La reconduction est la reprise de vue d’un lieu déjà photographié antérieurement en respectant les principaux paramètres de la première prise de vue. Cette mise en perspective temporelle active ce que l’on appelle communément la mémoire photographique.

Bien qu’il soit réconfortant de croire à une certaine stabilité du paysage, le petit choc que l’on ressent lors de la comparaison des images nous indique que celui-ci ne peut se concevoir que dans une dynamique temporelle. Si le paysage est pour nous un référent nécessaire, il est un référent vivant en perpétuelle transformation.

Au début du XXe siècle, la nécessité commerciale, pour l’industrie de la carte postale, de représenter tout lieu habité et la familiarité de la relation de ses nombreux opérateurs avec ces lieux nous fournissent une couverture assez complète des espaces urbanisés. C’est le seul exemple d’état des lieux photographique généralisé. Ses qualités artistiques et documentaires sont d’autant plus appréciables qu’elles se raréfient à partir de la première guerre mondiale.